User research : qu'est ce que c'est ?

Il y'a de nombreux métiers autour de celui de développeur·se et si tu veux te lancer dans cette carrière, il vaut mieux que tu saches avec qui tu seras amené·e à collaborer.

Pour te faire connaître le monde de la Recherche Utilisateur (qui garde souvent son nom anglais dans les entreprises User Research) nous avons interrogé Arianna Biamonti, User Researcher chez Trainline, notre partenaire, après avoir été Product Designer.

Elle a répondu à nos questions pour nous expliquer sa définition du métier, ce qu'elle aime dans ce métier et la collaboration au sein des équipes tech.

Avec Arianna, tu vas plonger dans le monde de la compréhension du besoin utilisateurs !

Pourquoi as-tu souhaité t’orienter dans la tech ?

C’est arrivé assez spontanément. Je n’ai pas choisi de travailler dans la tech, j’ai choisi de travailler dans le design de services, ce qui par les temps qui courent est souvent lié avec le design de l’expérience utilisateur. Ce que j’aime dans la tech c’est surtout ça : la façon dont les frontières entre les spécialités sont intrinsèquement fluides et interdépendantes, ainsi que la facilité qu’il y a à explorer ces interdépendances.

En quoi consiste la user research ?

La réponse scolaire pourrait être que la user research est l’étude méthodique d’utilisateurs et de leur usage d’un produit ou d’un service, avec l’objectif de comprendre leur comportements, besoins et motivations grâce à l’observation et à l’analyse. Mais si on regarde la question d’un point de vue plus pratique, je dirais que ça consiste dans l’accompagnement des équipes dans la prise de décision. La valeur de la user research est surtout de fournir les éléments nécessaires aux équipes pour pouvoir prendre les meilleures décisions en étant centré sur les besoins et retours de l’utilisateur.

Parfois on cherche à répondre à des questions qui vont orienter un projet dans sa phase initiale, du type « Qui sont nos utilisateurs et quels sont leurs problèmes dans un certain domaine ou vis-à-vis d’une tâche ? ». Ou bien plus tard dans le process il peut s’agir de test d’utilisabilité, là où la question de fond est plutôt «Est-ce que la solution design que nous avons conçu aide efficacement les utilisateurs à résoudre leur problème et accomplir la tâche x ? ».

Un peu comme un détective, on lance une enquête dans lequel on cherche à recueillir des données et des informations fiables et non biaisées, pour que nos collègues puissent prendre du recul et comprendre comment les utilisateurs finaux perçoivent et utilisent nos sites web, applis ou tout autre produit.

Cela a-t-il été facile de changer de métier ?

En effet, je suis devenue User Researcher après avoir été Product Designer. Ayant été à l’initiative de ce changement, au début l’enthousiasme de la découverte m’a donné l’énergie nécessaire pour faire la transition. La courbe d’apprentissage est particulièrement rude quand on se lance dans un nouveau métier : on doit très rapidement décoder et s’approprier du langage et des pratiques propres à cette nouvelle mission, tout en posant les bases théoriques pour conceptualiser le travail. C’est intense !

Néanmoins la plus grande difficulté que j’ai rencontrée a été de définir un nouveau périmètre d’action. En tant que Product Designer, j’étais appelée à concevoir des solutions aux problèmes, mais dans ma casquette de User Researcher, j’ai dû apprendre à démêler les problèmes des solutions pour me concentrer sur les premiers.

Un changement de métier est un terrain fertile pour le fameux syndrome de l’imposteur.ice. J’ai beaucoup remis en question ma légitimité dans le nouveau poste : je n’ai pas fait d’études dans ce domaine et ayant eu la chance de travailler avec des User Researcher brillant.e.s par le passé, j’avais mis la barre très haut. Je me rends compte maintenant que j’ai été un peu dure avec moi-même, alors que je ne le serais pas autant avec quelqu’un d’autre.

Quel est ton lien avec les équipes de développeur·se·s au sein de Trainline?

Notre collaboration est basée sur des moments d’échange avec l’objectif commun de comprendre les problématiques des utilisateurs. Chez Trainline les développeur·se·s sont très sensibles à l’expérience utilisateur, car ils·elles sont conscients que leur travail contribue à fournir une expérience adaptée aux besoins de chacun.e de nos client·e·s. Ils·elles sont très impliqué·e·s dans la recherche de solutions techniques, et même design : lors des design reviews ou bien lors des séances de partage de résultats de recherche utilisateur, les développeur·se·s participent activement, en formulant des hypothèses sur les causes des problèmes d’utilisabilité ou en donnant des avis critiques sur les améliorations proposées. C’est un vrai travail d’équipe, où chaque expertise a quelque chose d’unique à apporter.

Qu’est-ce que tu aimes dans ce métier ?

Pouvoir rentrer en contact avec les utilisateur·ice·s, pour comprendre leur point de vue, leur expérience. Mais surtout utiliser cette connaissance pour contribuer à faire des choix sensés dans l’intérêt de la société. Je suis fortement passionnée par l’humain mais aussi par la notion d’écosystème, et grâce à la recherche utilisateur j’ai l’énorme privilège de pouvoir observer et questionner comment les produits existent dans un contexte réel d’usage, en interaction avec d’autres produits et services. Dans la vraie vie, l’objectif des personnes est bien plus large que celui d’exécuter des tâches sur des appli ou sites web : nos utilisateur·ice·s ne cherchent pas simplement à acheter un billet de train, la motivation derrière est d’aller voir un proche, de partir en vacances, de visiter un lieu fascinant, ou simplement de faire une réunion de travail. J’aime le fait de porter haute la parole des usagers en racontant leur histoire, pour que les équipes puissent comprendre leurs motivations profondes et le rôle que notre produit joue dans la vie des personnes.

Que conseillerais-tu à une femme qui veut se lancer dans la tech ?

De ne pas hésiter une seconde ! On a un besoin urgent de vos voix, de vos capacités, de votre point de vue. On commence à peine à comprendre les enjeux sociétaux, environnementaux et politiques derrière les produits et services digitaux, il y a tout à faire et on a besoin de la plus grande diversité pour concevoir des futurs inclusifs et égalitaires. J’ai eu la chance de rencontrer beaucoup de soutien et de sororité dans la tech, c’est pourquoi je suis toujours disponible pour échanger avec d’autres femmes qui se questionnent sur un métier ou qui cherchent tout simplement à réseauter, et je vois plein d’autres professionnelles faire pareil. Et si jamais vous doutez de vos compétences, demandez-vous plutôt ce que vous avez envie d’apprendre, parce que le travail est aussi un parcours d’apprentissage, pas seulement d’exécution de tâches. Si on savait déjà tout, on s’ennuierait à mort, alors vivement l’esprit de découverte !

À propos d'Ada Tech School

Ada Tech School est une école d’informatique d’un nouveau genre. Elle s’appuie sur une pédagogie alternative, approchant le code comme une langue vivante, ainsi que sur un environnement féministe et bienveillant. Elle doit son nom à Ada Lovelace qui fut la première programmeuse de l’histoire.

L’école est située à Paris, Lyon et Nantes et accueille chaque promotion pour deux ans. Après neuf mois de formation les étudiants sont opérationnels et prêts à réaliser leur apprentissage - rémunéré - pendant douze mois dans une des entreprises partenaires de l’école comme Trainline, Deezer, Blablacar ou encore Botify. Aucun pré-requis technique n’est exigé pour candidater. Il suffit d’avoir plus de 18 ans. La sélection se fait en deux temps : formulaire de candidature puis entretien avec une réponse sous 2 semaines. Pour plus d’informations sur la formation, télécharge notre brochure de présentation.