Être développeur·se freelance : avantages et inconvénients

Selon une étude réalisée par Malt, 25% des freelances sont des développeur·ses. Le métier de développeur·se est en effet bien adapté à ce format de freelance : on peut aisément travailler de chez soi, les horaires sont souples et modulables, les langages sont universels, et les missions variées, peuvent être exercées depuis partout.

Avant de se lancer en tant que développeur·se freelance, il faut pourtant se poser les bonnes questions, nous avons donc interrogé Geneviève Masioni, étudiante et développeuse freelance en parallèle. Geneviève a aussi sa propre chaîne Youtube, sur laquelle elle donne des conseils de développement.

Quel est ton parcours Geneviève ?

Je suis étudiante en école d'ingénieure informatique mais je suis aussi développeuse freelance en parallèle de mes études depuis 2 ans. J'ai 23 ans je viens de Paris, j'étudie à Caen. Auparavant, j'ai fait un DUT à Paris en informatique.

Comment as-tu choisi de t'orienter vers le développement ?

J'ai découvert ça complètement par hasard ! À l'origine je viens plutôt d'un milieu artistique et commercial. J'ai découvert la console de développement d'un skyblog par hasard, cela m'a intrigué : j'ai découvert le code source, et j'ai voulu me renseigner sur ce qu'étaient ces symboles bizarres. À partir de là, je me suis formée en autodidacte et plus je me formais plus j'aimais. Je suivais des cours en ligne sur des plateformes telles que Code Academy ou Open Classroom.

À ce moment-là, je développais beaucoup de petits projets perso : des sites internet en HTML CSS fictifs de e-commerce, de restaurant. Mais il s'agissait de projets purement personnels : des sites vitrines que je faisais pour l'exercice. En seconde et en première, j'étais obsédée par ça !

Est-ce que cela est compliqué pour toi d'être une femme développeuse ? As-tu rencontré des obstacles ?

J'ai longtemps gardé cette passion assez secrète : plus jeune, personne n'était au courant que je développais, à part ma famille ! C'était un peu mon jardin secret, je ne le partageais pas avec mes amis. Comme je faisais ça toute seule dans mon coin, je n'avais pas d'influence extérieure, pas de jugement. C'est pour cela que j'ai aussi appris sereinement. J'ai été en confiance, je me suis construit une légitimité, en travaillant beaucoup.

J'ai pourtant eu une prise de conscience au moment de choisir mon orientation : après mon bac, je me suis posée la question de devenir développeuse et d'aller dans un milieu très masculin. Mais j'étais tellement passionnée, j'ai foncé.


Tu as aussi une chaîne Youtube, pourquoi ?

Ce qui m'intéressait dans la chaîne Youtube, c'est la pédagogie. J'avais une forte envie de partager mon expérience, je veux que ce que j'ai appris soit bénéfique pour les autres. Il y'a un fort aspect communautaire dans le développement ! On apprend à interagir, et surtout à s'entraider.

Peux-tu décrire un projet sur lequel tu as travaillé en tant que développeuse freelance ? Qu'est-ce qui t'a spécialement plu dedans ?

J'ai travaillé sur le site de e-commerce knitinparis.com. Je me suis majoritairement occupée du SEO et de la refonte de la page d'accueil. Je me suis rendue compte qu'en tant que développeuse freelance, on demande souvent des compétences techniques, mais aussi et surtout de la réflexion et du recul. Pour ce site de e-commerce, ce qui intéressait mon client n'était pas le code derrière le site, mais plutôt le résultat : ici la conversion et l'achat. C'est la première fois que j'ai réellement vu l'informatique non pas comme un but en soit, mais comme un outil au service d'autre chose. Cela m'a ouvert les yeux : c'est fou comme avec les outils de développement, on peut influencer tout le reste !

Quels sont les avantages et les inconvénients de se mettre en développeuse freelance ?

Pour ma part, je suis en contrat auto-entrepreneur. Je vois beaucoup d'avantages à ce stade, car je suis encore étudiante et cela me permet donc d'être rémunérée en plus de mes études. C'est un format aussi très libre, où on a le choix. Je n'ai aucune obligation, je travaille quand je veux. Cela m'a aussi appris l'art de la négociation.

Mais j'identifie aussi des inconvénients : le client est plus méfiant face à un·e développeur·se freelance qu'à une agence. On doit alors savoir se vendre, puis faire ses preuves. Il y'a aussi la question des deadlines, on travaille avec des délais courts, on est peut-être moins protégé·e qu'en agence.

Enfin, il faut bien avoir conscience qu'en temps que développeur·se freelance on ne fait pas que du développement, on consacre beaucoup de temps à l'administratif et au commercial.

Et plus tard, comment aimerais-tu exercer ton métier de développeuse ?

J'aimerai bien tester le salariat dans une équipe de développeur·se·s pour développer à fond des compétences techniques, et avoir un mentor qui peut me faire des retours.

Que dirais-tu à des étudiant.e.s qui aimeraient faire ton métier de développeur ?

Il faut le faire ! Il faut y aller ! Franchement c'est plus simple qu'on le pense.

Quelles sont les qualités nécessaires selon toi pour devenir développeuse ?

Il faut avoir de la rigueur. La programmation c'est sévère : ça fonctionne ou ça ne  fonctionne pas ! Il faut donc être très rationnel. Pour avoir une bonne qualité de code, il faut être assez carré, mais heureusement ça s'apprend.

Il faut également être très patient : en programmation, on ne peut pas réussir du premier coup. Il y'a des bugs qu'on ne prévoit pas, qu'on ne comprend pas. Débuguer fait partie intégrante du métier de développeuse. Je trouve que plus j'avance sur des langages plus complexes, plus je passe du temps à débuguer.

Il faut donc également de la persévérence : il faut savoir faire beaucoup de lignes de codes qui ne fonctionnent pas pour apprendre à faire mieux.

La curiosité est aussi une qualité majeure : en programmation on apprend tout le temps, car ça évolue tellement vite. Il faut vraiment être dans la posture de voir le code comme un outil, et non comme une finalité : on ne peut pas se reposer sur ses acquis.

Il faut enfin être passionné·e, savoir se donner à fond et c'est mon cas !

Si vous aussi, vous sentez que le code peut devenir une passion, vous pouvez vous tester en téléchargeant le manuel de programmation.


À propos d'Ada Tech School

Ada Tech School est une école d’informatique d’un nouveau genre. Elle s’appuie sur une pédagogie alternative, approchant le code comme une langue vivante, ainsi que sur un environnement féministe et bienveillant. Elle doit son nom à Ada Lovelace qui fut la première programmeuse de l’histoire.

L’école est située à Paris, Nantes et Lyon et accueille chaque promotion pour deux ans. Après neuf mois de formation les étudiants sont opérationnels et prêts à réaliser leur apprentissage - rémunéré - pendant douze mois dans une des entreprises partenaires de l’école comme Trainline, Deezer, Blablacar ou encore Botify. Aucun pré-requis technique n’est exigé pour candidater. Il suffit d’avoir plus de 18 ans. La sélection se fait en deux temps : formulaire de candidature puis entretien avec une réponse sous 2 semaines. Pour plus d’informations sur la formation, télécharge notre brochure de présentation.