Le code est l'avenir de l'art

Savais-tu que l’on pouvait faire de l’art avec le code ? Aujourd’hui, de plus en plus de personnes troquent les coups de crayon pour les lignes de code. À la fois geeks et artistes, iels ont trouvé dans les évolutions technologiques une manière d’exprimer leur créativité de manière inédite.

L’art du code ou software art englobe l’art génératif, l’art algorithmique, le CSS art… D’innombrables appellations ont vu le jour ces dernières années. Elles décrivent une réalité qui n’en est encore qu’à ses balbutiements… De là à dire que le code est l’avenir de l’art, il n’y a qu’un pas !

Cet article est fait pour toi, si :

  • Tu te demandes à quoi peuvent bien ressembler les œuvres créées par les langages informatiques
  • Tu doutes de l’incroyable potentiel créatif du code  
  • Tu veux savoir comment devenir un·e artiste du code

Suis-nous pour un décryptage de la tendance du code dans l’art contemporain !

Tour d’horizon de la place du code dans l’art contemporain

La technologie est leur toile et le code, leur matière première. Les artistes que tu vas découvrir ci-dessous représentent une toute nouvelle page de l’histoire de l’art. Pour la première fois, elle est écrite en lignes de code !

En réalité, les artistes ont toujours incarné la maîtrise d’une science. Sans connaissance sur la chimie de la photo, la physique de la couleur ou la géométrie de l’espace, de nombreux chefs-d’œuvre n’auraient pas vu le jour.

L’art du code s’inscrit donc dans la continuité logique de la relation entre l’art et la science. Au 21ème siècle, il s’avère que le nouvel outil le plus inspirant que les artistes aient trouvé, c’est bel et bien la programmation.

Art algorithmique et art génératif : quand l’intelligence artificielle s’invite dans l’art

© Obvious (généré par GAN)

Le 25 octobre 2018, la maison de vente aux enchères Christie’s marquait un tournant en vendant sa première œuvre d’art créée par intelligence artificielle. Cédé à 432 500$, le Portrait d’Edmond Belamy, réalisé par le collectif Obvious, a été généré par un algorithme nommé GAN (Generative Adversarial Network).

C’est pourquoi on parle ici d’art génératif, possédant une part d’aléatoire. On appelle artiste « assisté·e par ordinateur » celui ou celle qui crée à l’aide de programmes informatiques existants.

Contrairement à l’artiste assisté·e par ordinateur, un·e « Algoriste » crée une œuvre d’art à partir de ses propres algorithmes. Ce terme a été inventé par Jean-Pierre Hébert en 1995. Autrement dit, pour être un·e véritable artiste du code, il faudrait aussi savoir coder soi-même.

Manfred Mohr est précurseur de l’art algorithmique. En 1971, le Musée d’Art Moderne de Paris lui dédie la toute première exposition muséale faite d’œuvres entièrement calculées et dessinées par un ordinateur. Durant sa carrière d’artiste codeur, il a travaillé sur la rotation des hypercubes.

Les hypercubes de Manfred Mohr

L’Intelligence artificielle artistique (IAA) : le robot artiste

Depuis 1973, l’artiste Harold Cohen, qui travaille aujourd’hui au CRCA (Center for Research in Computing and the Arts), développe un programme appelé AARON. Le robot AARON est un véritable robot avec des bras capables de dessiner et de peindre. Après lui avoir soumis un ensemble d’informations via le code, le robot choisit ce qu’il en fait. Il ne peut toutefois apprendre de nouveaux styles ou objets par lui-même.

En 2017, Sophia était le premier robot-artiste à vendre une œuvre d'art numérique aux enchères. En 2019, un autre robot humanoïde exposait ses peintures, sculptures et dessins à Oxford. Son créateur, l’inventeur et galeriste Aidan Meller, l’aurait baptisée Ai-Da en référence à la pionnière de l’informatique britannique Ada Lovelace. Grâce à une IA, elle interprète les images reçues dans les caméras de ses yeux puis active ses bras de robots. L’accueil qu’elle reçoit aurait de quoi faire pâlir de nombreux artistes : toutes ses œuvres ont été vendues en un clin d’œil.

Ai-Da, robot artiste lors de son exposition à Oxford

Une grande question en découle : les œuvres réalisées par une IA sont-elles le produit de l'humain ou de la machine ? Et quid des droits d’auteur·e·s ? On te laisse méditer là-dessus…

Nous sommes confrontés à une question courante lorsque nous présentons Artifly : “vous voulez donc remplacer les artistes humains par des robots ?”. Quand j’entends cette question, ma réponse est toute faite : Certainement pas, d’abord parce que nous ne pensons pas qu’il soit possible de remplacer les artistes. C’est simplement quelque chose qui améliore l’art. L’effort humain est encore nécessaire pour mettre en place le processus artistique. Vous avez besoin de beaucoup de sueur, de larmes et d’implication humaine pour créer un algorithme d’IA qui crée quelque chose de beau.
Ben Kovalis, Co-Fondateur de l’IA Artifly

Crypto-art et NFT : rendre sa valeur à l'art numérique

L’avènement de l’art conçu par le code interroge la reproductibilité de l’œuvre. En effet, ces images peuvent être copiées à l’infini, sans que l’originale ne soit identifiable. Sur son site, l’artiste génératif Manolo Gamboa Naon offre aux internautes non seulement le droit d’user librement de ses images, mais aussi de les reproduire en affichant leurs codes.

Comment faire la valeur d’une œuvre issue du software art ? Comment l’authentifier et la protéger ? Avec les NFT ! Les jetons non fongibles (abrégés NFT) sont le fruit d’une technologie blockchain qui permet de rendre infalsifiable une œuvre d’art numérique, et ainsi, de pouvoir rendre à l'artiste ce qui appartient à l'artiste.

Grâce à l’invention du certificat de propriété numérique, le marché de l’art est passé de 41 à 338 millions de dollars en 2020. Le record du monde en crypto art revient au collage numérique de l’artiste Beeple, vendu à 69,3 millions de dollars. De nombreux artistes tels que Andrea Bonaceto se lancent alors dans le NFT Art, l’art numérique du futur.

Everydays: the First 5 000 Days par Beeple 

Peindre en CSS : le langage informatique au service de l’art numérique

Tu as peut-être l’impression que faire de l’art avec du code est une affaire de génies, et que le monde du marché de l’art est tombé sur la tête. Sache toutefois que la discipline s’est largement démocratisée. Tu n’es pas obligé·e de créer le futur robot qui va révolutionner le monde de l’art. Grâce aux langages informatiques, il est possible de créer de l’art génératif ou algorithmique à domicile.

Connue sous le pseudo de CyanHarlow, Diana Smith est développeuse. Elle s’est essayée à l’art via CSS, et le résultat est époustouflant ! Comme tu peux le voir sur la partie droite de la photo, l’œuvre a été créée avec du code uniquement, ni image, ni SVG. Dans son projet baptisé Pure CSS, elle a uniquement utilisé du HTML et du CSS. Ici, c’est le code source qui devient la structure-même de l’œuvre.

CSS art de CyanHarlow - Diana Smith

Le code est un art à part entière

Contrairement à la croyance populaire, les programmeur·se·s sont plus proches des artistes que des scientifiques. Iels sont plus précisément à la jonction de la rigueur scientifique et de la créativité artistique. Le code n’est pas qu’un simple raisonnement mathématique. Il fait appel à des soft skills liées à la créativité, comme l’imagination et l’inventivité.

Le processus de préparation d’un programme pour un ordinateur numérique est particulièrement attrayant, non seulement parce que c’est économiquement et scientifiquement valorisant, mais aussi parce que cela peut être une expérience esthétique comparable à la composition d’un poème ou d’une musique. 
Donald E. Knuth, dans la préface de The Art of Computer Programming

Dans le code « classique », ces compétences sont parfois indispensables à la résolution de problèmes. Dans un champ plus expérimental du code, tel que celui des langages de programmation exotiques, ces aptitudes offrent un terrain de jeu infini.

Imaginés comme des tests, ces langages exotiques sont destinés à explorer les limites créatives de la programmation. INTERCAL, le premier du genre, a été créé en 1972 par James Lyons et Don Woods, deux étudiants de l'Université de Princeton. Il tournait en dérision certains aspects des langages de programmation de l'époque.

Plus récemment, David Morgan-Mar est un codeur passionné qui s’est amusé à créer de multiples langages de programmation exotiques. Avec Piet, il met en code le langage pictural de l’artiste abstrait éponyme, Piet Mondrian. Tu trouveras ici la liste de toutes ses créations les plus loufoques.

Piet, langage de programmation exotique de David Morgan-Mar

Comment devenir un artiste du code ?

Toi aussi, tu as envie de devenir un·e artiste du code ? Alors on a une bonne nouvelle pour toi : apprendre l’art du code, c’est à portée de main !

Si pendant longtemps on s’imaginait difficilement devenir artiste sans passer par une école d’art, la création artistique est désormais accessible à tous et à toutes. Aujourd’hui, comme tu l’as compris, tu peux même faire de l’art sans savoir peindre, ni dessiner, ni sculpter.

Les artistes 2.0 manient les lignes de code d’une main de maître et façonnent des œuvres d’art 100% virtuelles, telles que celles que nous t’avons présentées au début de cet article. Nul besoin d’être le Léonard de Vinci du code pour y arriver. Avec de la rigueur et de la créativité, le monde infini de l’art numérique s’ouvre à toi.

Mais comment faire ? Tout d’abord, tu peux t’initier à la programmation de manière autodidacte. Pour mettre un premier pied dans le code, télécharge notre kit de programmation débutant. Ensuite, tu trouveras sur Internet d’innombrables tutos te permettant de décrypter la magie de l’art du code.

Leonardo Solaas – Generative drawings - Flickr

Tu trouveras ci-dessous quelques ressources pour apprendre à combiner code et art visuel :

  • Pour t’initier au CSS Art, suis ce tuto réalisé par Yosra Emad. Curieuse, cette étudiante en ingénierie logicielle y présente son processus de création de A à Z
  • Ou l’un des tutos d’art génératif sur Generative Artistry
  • Trouve l’inspiration dans la galerie en ligne DevArt dédiée au code art. Tu peux trouver des œuvres classées par langage de programmation : c, c++, css, dart, glsl, go, html, java, javacript, objective-c, php, processing, python et shell
  • Reste à l’affût des tendances émergentes en suivant le Eyeo festival, rassemblant une communauté à la pointe des technologies du codage créatif

Voici également d’autres langages orientés vers la création d’arts visuels :

La discipline du code peut paraître rébarbative pour certain·e·s. Toutefois, faire de l’art avec du code est un excellent moyen pour apprendre le métier de programmateur·se de manière ludique et créative. Il n’y a rien de plus efficace que d’apprendre en s’amusant.

La philosophie d’Ada Tech School est fondée sur l’apprentissage par le faire. Inspirée des méthodes Montessori, sa pédagogie alternative valorise la créativité et l’expérimentation. Pour en savoir plus sur cette école de code, télécharge la brochure et inscris-toi aux événements ! Tu peux également candidater directement ICI.

[WORKSHOP ADA TECH SCHOOL] Fais tes premiers pas dans la programmation !

À propos d'Ada Tech School

Ada Tech School est une école d’informatique inclusive, qui forme au métier de développeur·se en 21 mois. Elle a trois campus : Paris, Nantes et Lyon. Au sein de l'école, les apprenant·e·s apprennent en faisant grâce à une pédagogie alternative inspirée de Montessori, approchant le code comme une langue vivante et favorisant la collaboration et l’entraide grâce à des projets collectifs. L’école doit son nom à Ada Lovelace, qui fut la première programmeuse de l’histoire.

Après neuf mois de formation, les apprenant·es sont opérationnel·le·s et prêt·e·s à réaliser leur apprentissage - rémunéré - pendant douze mois dans une des entreprises partenaires de l’école (Trainline, Deezer, Blablacar, JellySmack, Back Market...).

Aucun pré-requis technique n’est exigé pour candidater. Il suffit d’avoir plus de 18 ans. La sélection se fait en deux temps : formulaire de candidature puis entretien avec une réponse sous 2 semaines. Pour plus d’informations sur la formation, télécharge notre brochure de présentation.