L'égalité salariale femmes-hommes : un rêve bientôt réalité ?
C'est un rêve en cours de réalisation, la société tente de contrer les habitudes patriarcales pour que les femmes accèdent à une véritable égalité salariale, indispensable et profitable aux entreprises.
Les femmes ont acquis leur indépendance en France il n'y a pas si longtemps, si on se fie à la date à laquelle elles ont obtenu le droit de vote, en 1944. À partir de 1946, le principe de l'égalité entre les femmes et les hommes a été inséré dans la Constitution, l'ordre supérieur de la République Française qu'aucune loi doit compromettre.
Suite à cela, ce n'est qu'en 1972 que le principe de l'égalité salariale entre les femmes et les hommes a fait l'objet d'une réglementation particulière. La loi française, notamment dans l'article L3221-2 du code du travail, pose le principe de l'égalité de rémunération entre femmes et hommes et n'admet aucune décision d'employeurs prévoyant une rémunération inférieure en fonction du sexe pour le même type d'emploi. Or, malgré près de 10 textes de lois et décrets interdisant cette discrimination depuis 1972, le problème de l'égalité salariale persiste.
Des discriminations sexistes qui persistent
Comme le rappelle l'Observatoire des Inégalités, l'écart entre les salaires des hommes et des femmes se réduit mais n'est toujours pas résolu. D'après la CGT, les femmes demeurent toujours « un quart » moins bien payées que les hommes. En effet, comme le fait remarquer le syndicat, les femmes peinent à accéder à l'égalité salariale à cause des nombreuses discriminations qu'elles subissent, notamment la précarité de l'emploi et le temps partiel, la ségrégation professionnelle, mais aussi la sexualisation de certaines professions dévalorisées par la société qui les enferment : caissière, agentes d'entretien, aides à domicile.
De plus, elle obtiennent moins de primes que les hommes, 1⁄4 de moins dans le privé et 1/3 de moins dans le secteur public, ce qui les empêchent de gagner autant que les hommes. Bien qu'aujourd'hui les femmes sont plus diplômées que leurs homologues masculins, elles se heurtent encore à ce « plafond de verre » ralentissant l'égalité salariale, les postes à responsabilité étant encore prioritaires au genre masculin. Dans cette grande compétition, elles avancent toujours avec l'handicap inconscient de leur genre, ce qui peut rapidement les faire déchanter.
Les pistes d'amélioration sur l'égalité salariale
L'égalité hommes-femmes étant un point clé du quinquennat d'Emmanuel Macron, les réglementations continuent de contrer les discriminations salariales basées sur le genre. Les entreprises doivent désormais publier un index permettant de les noter et les pénaliser si elles ne respectent pas l'égalité salariale.
Pour ce faire, les entreprises doivent suivre 4 ou 5 indicateurs, en fonction de leur taille : rémunérations, augmentations, promotions, congés maternité, parité du top management. Dans le cas où l'entreprise obtient un résultat inférieur à 75/100, elle doit prendre des mesures de correction dans un délai de 3 ans sous peine d'une pénalité financière, rappelle le Ministère du Travail.
Bien que cette nouvelle réglementation permette à certaines entreprises de prendre conscience de l'inégalité salariale qui se perpétue en interne et les poussent notamment à corriger ces discriminations, certaines associations et syndicats pointent du doigt le manque de contrôle des calculs réalisés par les entreprises, qui peuvent donc tricher.
Et dans la tech ?
Même si la réglementation doit encore améliorer son travail pour l'égalité salariale, il est important de garder espoir et de voir comment certaines entreprises de la tech tentent de recruter des profils variés.
En effet, dans une étude du collectif RH Firsttalent, décryptée par Maddyness, près de 70% des start-up, impliquant celles de la tech, appliquent une politique dédiée à la diversité et à l'inclusion, ce qui inclut l'égalité salariale. Selon les dirigeants interrogés, cette politique n'est pas seulement éthique et valorisante pour l'image de l'entreprise, elle permet surtout d'attirer « les meilleurs talents » et « d'améliorer la performance ». Le hic : les employeurs manquent de temps et de ressources pour pousser la politique d'inclusion à son paroxysme. Le Collectif RH Firstalent préconise donc de « désigner un ou une responsable du sujet et d'allouer un budget propre au développement et à la promotion ».
Des start-up tech, à l'image d'Equally Work, qui propose une plateforme dédiée aux salarié(e)s pour évaluer leurs entreprises en matière de discriminations, cherchent à sensibiliser sur le sujet de l'égalité salariale en jouant la carte du sarcasme : avec des slogans comme « recrutez une femme et faites des économies » sur la page de PinkJobs, elle pointe du doigt les dirigeants qui semblent préférer contourner la loi en embauchant encore une majorité d'hommes, notamment aux postes les mieux rémunérés.
La tech est un secteur en pleine croissance, pourtant le taux de femmes à la tête des start-up dans le domaine reste très bas : 5% selon une enquête du Boston Consulting Group et du collectif Sista, réseau dédié à la mise en lumière des entrepreneuses, co-fondé par la directrice du campus Station F, Roxane Varza. Celle-ci reste pourtant optimiste : selon elle, il s'agit du meilleur moment pour entreprendre dans la tech et accéder à des postes de responsabilités dans lesquelles les femmes seront rémunérées comme il se doit pour enfin se prévaloir de l'égalité salariale. Vous l'aurez compris, ce n'est pas le moment de baisser les bras, le combat n'est pas terminé.
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