Femmes : pourquoi s'orienter vers la tech ?

Féminisme mars 26, 2021

Les femmes sont malheureusement encore sous-représentées dans le domaine de la tech, notamment en raison d'un certain nombre d'habitudes et de préjugés qui ont la vie dure. C'est pourtant un secteur passionnant et prometteur dans lequel chacun·e a sa place. Petit tour d'horizon des bonnes raisons de se lancer !

Oui, les femmes ont leur place dans la tech !

Des préjugés tenaces

Savais-tu que 90% des étudiant·es en informatique sont... des hommes ? Les chiffres-clés sur les femmes dans la tech sont édifiants : seulement 17% des développeur·euses sont des femmes.

En cause : des préjugés tenaces sur les aptitudes « naturelles » des hommes et des femmes. Si, si, tu sais bien : les garçons seraient naturellement doués en sciences, en mathématiques et en logique ! Ils auraient le sens de l’orientation et celui des responsabilités. Les femmes, elles, seraient plus à l’aise avec la communication, le soin, l’éducation. L’harmonisation des couleurs. La planification des tâches et le rangement. Des trucs de filles, quoi !

À cela s’ajoute le stéréotype du bon gros geek asocial qui passe son temps à jouer en réseau avec sa bande de potes. Cette figure, popularisée par des films et séries à succès, constitue dans l’imaginaire collectif l’essence caricaturale du développeur. Or, elle est bien loin de la réalité : le métier nécessite au contraire une bonne capacité à communiquer sur ses projets et à travailler en équipe. Surtout, cette image erronée, presque toujours incarnée par un homme, ne permet pas forcément aux filles de se projeter dans ce métier.

Dans Wargames, David est un ado de génie qui pirate le système informatique de l'armée

Résultat : elles sont encore peu nombreuses à oser se lancer dans le milieu de la tech. Leur présence y est pourtant souhaitable, voire nécessaire ! Les femmes qui se lancent dans des carrières dans l'informatique contribuent en effet à l'ouverture et à la diversification progressive de ce secteur encore très masculin.

Un milieu masculin en manque de modèles féminins

Pourtant, il n'en a pas toujours été de même. Historiquement, c’était même plutôt bien parti pour les développeuses. Dans les années 1960, la programmation est dominée par les femmes. Les raisons, surprenantes, ne sont pas forcément les meilleures : on estime que les qualités requises, à savoir patience et minutie, sont typiquement féminines !

Patsy Boyce Simmers, Gail Taylor, Millie Beck et Norma Stec, travaillant au laboratoire de recherche balistique de l’armée américaine

Toutefois, à partir des années 1970, les choses changent. Le milieu se développe, devient plus concurrentiel... et le secteur se genre désormais au masculin. Les métiers de l'informatique, en pleine expansion, sont alors promus auprès des hommes qui envahissent les formations.

Résultat : en quelques décennies seulement, le secteur devient presque exclusivement masculin. Les apports des femmes dans l’informatique sont progressivement effacés des mémoires. Et les mauvaises habitudes s’implantent... Des études à la sphère professionnelle, les femmes doivent désormais souvent faire preuve de détermination pour se faire une place dans la tech !

Dans les formations, tout d’abord : 7 femmes sur 10 déclarent avoir été confrontées au sexisme dans le cadre de leurs études d’informatique. Blagues lourdes, remarques sexistes sur leurs compétences supposées inférieures, commentaires sur les vêtements, gestes déplacés, harcèlement sexuel... L’entre-soi masculin favorise les comportements machistes.

La légitimité des étudiantes est encore trop souvent remise en cause. Sous couvert d’humour, celles qui réussissent peuvent être soupçonnées d’avoir bénéficié d’avantages liés à leur genre. Dans les filières sélectives, on les soupçonne parfois d’être là pour les « quotas ». Heureusement, les mentalités changent petit à petit.

Une fois arrivées sur le marché du travail, les développeuses et les codeuses se heurtent de nouveau aux préjugés : elles doivent davantage se justifier, expliquer leur parcours perçu comme atypique. De façon générale, on suppose encore aux hommes une plus grande compétence technique. Et dans le secteur informatique comme dans les autres domaines, le salaire des femmes est inférieur à celui des hommes (de 16%).

En matière d'inégalité salariale, l'informatique ne fait pas exception

Tous ces facteurs expliquent que les femmes n'aient pas encore pleinement investi le milieu de la tech. Et pourtant... c’est un secteur en pleine expansion, dans lequel chacun·e a sa place.

Un secteur aussi passionnant que prometteur

L’informatique, c’est tout d’abord un domaine passionnant qui est en évolution permanente. Des centaines d’inventions ou de nouveautés font leur apparition chaque jour. Pas question de se reposer sur ses lauriers ! La curiosité et l’envie d’apprendre sont de réels atouts.

Parmi les sujets avec lesquels il faudra compter les prochaines années : l’intelligence artificielle, la protection des données, les objets connectés, la réalité augmentée... En mutation constante, le secteur offre de multiples possibilités d’évolution de carrière.

C’est d’ailleurs un secteur qui recrute, et où l’offre est même plus rare que la demande. En 2020, 11% des emplois du secteur informatique ne sont pas pourvus ! La demande de développeur·euses est en forte croissance, et ça n’est pas près de s’arrêter – bien au contraire.

Compte-tenu de la forte demande, les salaires et les avantages du secteur sont attractifs. Un·e full stack developer débutant·e gagne en moyenne 37 100€ par an. Un profil spécialisé et expérimenté pourra facilement négocier une rémunération plus élevée.

Casser les codes en devenant développeuse

Choisir de s’orienter dans la tech quand on est une femme est encore souvent perçu comme un choix « à contre-courant ». Raison de plus pour y aller ! Les femmes du secteur informatique ne se sentent pas toutes des âmes de pionnière ou de militante, mais beaucoup ont conscience de contribuer à lutter contre les stéréotypes.

Au sein des formations, tout d’abord : la présence croissante d’étudiant·es permet de faire évoluer peu à peu les mentalités. Disons-le clairement, même si la route est encore longue, les filles ne sont plus perçues comme des OVNI dans ces filières. Dans la sphère professionnelle, la présence de femmes à des postes informatiques permet aussi de combattre peu à peu les préjugés.

Bref, s’orienter dans le secteur de la tech, c’est faire un choix souvent mûrement pesé qui permet d’agir sur les représentations. Rendre visible les femmes dans ce secteur permet d’offrir des modèles positifs aux plus jeunes. De quelle façon ?

  • En venant présenter son métier à des collégien·nes ou lycéen·nes, dans des forums des métiers ou salons de l’étudiant·e
  • En racontant son quotidien sur les réseaux sociaux, comme Kathryn Hodges alias @blondiebytes, Sasha Tran alias @sasha.codes ou, côté français, Geneviève Masioni sur Youtube
  • En enseignant à son tour l’informatique ;) en devenant, par exemple, encadrante chez Ada Tech School

Les femmes de la tech peuvent ainsi à leur tour devenir des rôle modèles inspirants pour battre en brèche les préjugés et susciter les vocations !

Faire bouger les choses de l’intérieur

Par ailleurs, la récente polémique autour des biais sexistes de l’algorithme de Google Traduction a démontré qu’il devenait plus que jamais nécessaire de diversifier les équipes de programmation. Pour passer d’une langue utilisant des pronoms neutres (comme le turc ou le finnois) vers le français ou l’anglais, Google assignait des genres en fonction des adjectifs ou des métiers. Il est ingénieur, elle est infirmière. Il est riche, elle est belle.

Des critiques similaires existent à propos de Google Images ou de l'assistant à commande vocale Siri.

Les suggestions de Google Images font souvent preuve de sexisme

Kate McCurdy, linguiste computationnelle qui a découvert le biais sexiste de Google Traduction, préconise une supervision humaine et un regard critique sur ces technologies issues de l’Intelligence Artificielle pour éviter de tels biais. D’où l’importance de recruter des femmes ! En effet, il est désormais établi que la diversité des points de vue et des modes de pensées permet de résoudre les problèmes plus efficacement.

Cultiver l’esprit d’équipe

Pour finir, être une femme dans la tech, c’est avoir la possibilité de rejoindre des réseaux riches et inspirants. La sororité opère à merveille dans ce secteur très masculin : entre filles, on se serre les coudes ! Et on s’entraide.

Au sein des écoles, des systèmes de marrainage se mettent peu à peu en place entre étudiante plus âgée et nouvelle recrue. Depuis 2010, l’association Duchess France œuvre à rendre les développeuses plus visibles dans le but de faire naître de nouvelles vocations. De même, les organisations internationales Ladies of code et E-mma visent à promouvoir et mettre en relation les développeuses.

Solidarité féminine

Conférences, meetings, hackaton, ateliers de gestion de carrière, groupes de travail... les idées ne manquent pas ! Les femmes peuvent ainsi se recommander les unes les autres, ouvrir leur réseau, se faire passer des bons plans et des conseils. Une solidarité féminine qui peut s’avérer précieuse !

Alors, tenté·e par un métier dans la tech ? Si tu veux en savoir plus sur Ada en téléchargeant notre brochure de formation, c’est par ici !

À propos d’Ada Tech School

Ada Tech School est une école d’informatique inclusive, qui forme au métier de développeur·se en 21 mois. Elle a 3 campus : Paris, Lyon et Nantes. Au sein de l'école, les apprenant·e·s apprennent en faisant grâce à une pédagogie alternative inspirée de Montessori, approchant le code comme une langue vivante, et favorisant la collaboration et l’entraide grâce à des projets collectifs. L’école doit son nom à Ada Lovelace, qui fut la première programmeuse de l’histoire.

Après neuf mois de formation, les étudiant·e·s sont opérationnel·le·s et prêt·e·s à réaliser leur apprentissage - rémunéré - pendant douze mois dans une des entreprises partenaires de l’école (Trainline, Deezer, Blablacar, JellySmack, Back Market, ...).

Aucun pré-requis technique n’est exigé pour candidater. Il suffit d’avoir plus de 18 ans. La sélection se fait en deux temps : formulaire de candidature puis entretien avec une réponse sous 2 semaines. Pour plus d’informations sur la formation, télécharge notre brochure de présentation.

Solène Thomas

Chargée de contenus

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