Interview d'une femme inspirante dans la tech, Céline Lazorthes

Tech juin 21, 2022


Cette semaine chez Ada Tech School, nous avons eu la chance et l’honneur de pouvoir interviewer une entrepreneuse française inspirante qui a réussi avec succès, Céline Lazorthes. Lors de cette interview, elle nous fait part de son parcours professionnel, de sa place en tant que femme dans un monde du business encore trop masculin, de ses inspirations, et de ses conseils. C'est une figure profondément inspirante, autant pour les femmes que dans le monde de la tech, et un rôle modèle que beaucoup aspirent à devenir. Woman in tech engagée, Céline nous raconte aujourd'hui son histoire !

Céline Lazorthes 

Quelles études as-tu faites, quel est ton parcours de formation ?

« J’ai commencé par deux années de classe prépa à Epitech, une école d'ingénieure en informatique avec prépa intégrée, et puis je ne suis pas rentrée dans le cycle ingénierie, j’ai fait une passerelle, en faisant un Master 2 de gestion de projets informatiques à l’IIM Digital School, et enfin un Master spécialisé à HEC en Digital Business. »    

Quel est ton parcours professionnel ?

« À la sortie de mes études, je n’ai pas cherché d’emploi, j’ai directement créé mon entreprise Leetchi - un système de cagnotte en ligne sécurisée - et j’y ai travaillé pendant 11 ans, de juin 2008 à juin 2019. Pendant deux ans ensuite, j’ai pris du temps pour moi, j’ai profité un peu de la vie, puis j’ai créé Résilience - une application medtech pour les patients atteints d’un cancer - en février 2021, où je travaille encore aujourd’hui. »

As-tu toujours voulu travailler dans la tech ?

«Absolument. Quand j’étais plus jeune, mon père me faisait monter et démonter les ordinateurs, et du coup, on allait souvent chez un assembleur et j’aimais bien ça, j’étais assez technophile. Assez tôt, Internet a été installé chez mes parents et j’avais repéré le capital d’Orianne Garcia, Caramail, le 1er webmail français, et j’avais trouvé ça génial, ça m’avait vraiment donné envie de faire comme elle. »

Comment arrives-tu à évoluer dans ce monde professionnel très patriarcal, qu’est ce que ça fait d’être une femme dans la tech ?

« En fait, j'ai mis longtemps à m’en rendre compte, parce que pendant un bon bout de temps, je n’avais pas réalisé qu’il pouvait y avoir une certaine inégalité dans ces métiers, ou des biais dans l’appréciation de mes projets etc. C’était déjà un premier constat de réaliser que dans le monde de la tech, on était pas tous traité.es à part égale alors que moi naïvement je pensais que tout était possible à qui veut.

J’ai toujours eu l’habitude d’être dans un monde plutôt masculin, parce qu’on retrouve essentiellement des hommes dans les études d’ingénieurs, on devait être deux ou trois filles dans la promo.

Face à ça, ma réaction a été de convaincre d’autres femmes d’entreprendre, de militer pour qu’il y ait plus de jeunes femmes qui fassent des études techniques ou digitales, pour que ça soit aussi un écosystème qui se féminise et qui se diversifie, et tout cela passe aussi par les boîtes dans lesquelles j’investis.

Je pense qu’il y a probablement un moment donné où j’en ai souffert, mais sans m’en rendre compte, parce que je pensais simplement que c’était dur de monter sa société, de lever des fonds... - évidemment que c’est dur en règle générale, je ne remets pas ça en question. Je pense que c’était surtout difficile de rompre les préjugés que la société peut avoir tels que « les femmes ne sont pas aussi performantes que les hommes, en tant que dirigeantes, en tant qu’entrepreneuses etc. »

Y a-t-il d’autres limites auxquelles tu as pu être confrontée ?

« Oui, sans cesse. Le propre d’un entrepreneur, c’est de passer son temps à se tromper. Le but c’est d’essayer le plus vite possible de chercher une solution et réitérer pour la construction d’un produit, d’un business plan, d’une approche commerciale. Tu n’as jamais raison du premier coup, il faut constamment tester, tester, tester. Mais c’est une bonne façon d’entreprendre, c’est toujours repousser ses limites et essayer de trouver la clé. Des limites il y en a plein: tes propres limites, celles que tes concurrents ou ton marché vont t’imposer etc. Au final, je pense qu’on est quand même notre pire ennemi puisque l’on va s’auto mettre des limites souvent, alors que finalement,  "Sky is the limit". »

Quelles sont les femmes, livres ou rôles modèles qui t'inspirent ?

« Catherine Barba est un des rôles modèles qui m’inspire le plus et qui m’a le plus inspiré. C’est une personne brillante, généreuse, à l’écoute des autres, toujours partante pour créer, imaginer… C’est une inspiration dans sa force et sa confiance dans le fait que tout est possible, elle a su me donner de l’énergie pour créer et y croire que c’était possible de développer ma boîte et de la faire grandir.

Ensuite, ce n’est pas une femme entrepreneuse, mais j’ai découvert il n’y a pas très longtemps Suleika Jaouad, une écrivaine avocate qui a eu un cancer et qui raconte sa vie avant et après. Je la trouve vraiment passionnante, elle a écrit une chronique dans le NY Times qui s’appelle « Life Interrupted » et je conseille à tous de regarder son Ted Talk. Elle y raconte son histoire à travers le titre « Ce que manquer de mourir m’a appris sur le fait de  vivre », telle une véritable déconstruction du héros, où elle explique que le plus dur pour elle a été lorsque son cancer a disparu. Il s’agit d’une femme extrêmement courageuse qui m’inspire et me touche beaucoup, de part la force et le courage qu’elle a eu de partager son histoire pour qu’elle puisse inspirer les autres. »

As-tu un conseil pour les femmes qui veulent se lancer dans l’entrepreneuriat et dans la tech ?


« Foncez ! Entreprendre est une super expérience professionnelle, passionnante, enrichissante, et surtout, on ne prend pas beaucoup de risques à essayer de lancer un projet de boîte, au pire du cas tu échoues, mais tu en ressors forcément gagnant puisque tu auras énormément appris. Si on en a envie, il faut savoir s’écouter, il faut le faire. C’est aussi une façon de construire sa propre voie, d’inspirer les autres, alors il faut foncer ! »  

À propos d'Ada Tech School

Ada Tech School est une école d’informatique d’un nouveau genre. Elle s’appuie sur une pédagogie alternative, approchant le code comme une langue vivante, ainsi que sur un environnement féministe et bienveillant. Elle doit son nom à Ada Lovelace qui fut la première programmeuse de l’histoire.

L’école est située à Paris et accueille chaque promotion pour deux ans. Après neuf mois de formation les étudiants sont opérationnels et prêts à réaliser leur apprentissage - rémunéré - pendant douze mois dans une des entreprises partenaires de l’école comme Trainline, Deezer, Blablacar ou encore Botify.

Aucun prérequis technique n’est exigé pour candidater. Il suffit d’avoir plus de 18 ans. La sélection se fait en deux temps : formulaire de candidature puis entretien avec une réponse sous 2 semaines ! Pour plus d’informations sur la formation, télécharge notre brochure de présentation.















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